C’est l’automne, les feuilles mortes jonchent le sol et les paysages mordorés nous donnent des envies de petites foulées dans les bois et les forêts. Et qui dit automne, dit également rentrée et nouvelles résolutions, et qui dit nouvelles résolutions dit souvent se (re)mettre à la course à pied.
Alors, avant de chausser vos baskets, prenez quelques minutes pour une petite lecture. Interrogeons-nous aujourd’hui sur le principe de courir à jeun, et son intérêt ou non sur la perte de gras.
Qu’est-ce qui nous permet de courir ?
Avant toute chose, intéressons-nous au carburant qui nous permet de bouger et de fournir un effort : les glucides.
Qu’est-ce que c’est ? Où les trouver ?
• Les glucides sont des sucres présents dans notre alimentation et diffusés dans notre corps par le biais du sang.
• Ils sont également présents dans les réserves de glycogène des muscles et du foie.
• Les glucides sont aussi créés par la dégradation des lipides (acides gras ou graisses) : la dégradation des lipides augmente dès le début d’une activité.
Une grande partie des glucides est apportée par l’alimentation. Après avoir mangé, les glucides ingérés sont tout de suite utilisés par les muscles et viennent, par conséquent, ralentir le travail de dégradation des lipides puisque le corps n’aura pas besoin d’aller puiser dans les réserves de glycogènes.
Je cours à jeun, c’est bien et c’est prouvé
Des études, comme celle menée à la Kansas State University (1985), ont montré que : « Pour une même activité, la graisse est brûlée plus rapidement en s’exerçant le matin à jeun, plutôt qu’après un repas. Le pourcentage de graisses brûlées est en effet plus important à jeun et atteint 67% contre 50% seulement après avoir mangé »(Source : Wilcox, Harford & Wedel Medicine & Science in Sports and Exercise, 17:2, 1985)
Oui mais attention !
Même si aller courir de bon matin à jeun peut s’avérer être un bon moyen de perdre du poids, il reste néanmoins dangereux pour les personnes peu ou pas habituées à faire du sport d’endurance, ou pour celles qui reprennent une activité physique après plusieurs mois d’arrêt.
Pourquoi ? Car en dehors du fait que vous risquez une petite hypoglycémie (malaise, coup de barre, etc.), vous faites également fondre le peu de muscles que vous aviez si durement acquis pendant vos entraînements, du fait de l’utilisation des acides aminés comme énergie (acides aminés qui constituent la base des protéines).
Ce qu’on peut en conclure
Courir à jeun : pourquoi pas…
… Mais uniquement pour les personnes habituées aux sports d’endurance. Vous habituerez alors votre organisme à être plus efficace dans la mobilisation des graisses et de leur transformation en énergie utilisable par le muscle. Les marathoniens ou les cyclistes peuvent s’y aventurer, mais je reste peu convaincue de cette pratique pour des novices, car elle peut s’avérer dangereuse si elle répétée plusieurs fois dans la semaine.
Courir à jeun pour perdre du poids ?
Pourquoi pas mais attention, car cette activité, si elle est répétée, force votre corps à puiser dans ses réserves de graisses. Vous allez me dire : « C’est le but ! » mais pour pouvoir mettre en route ce processus, l’organisme doit contenir un minimum de sucre, obtenu lui aussi en mangeant. Abuser de cette technique peut donc, à la longue, ralentir le processus de dégradation des lipides et être contre-productif dans une logique de perte de poids.
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